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Deux clowns s'en vont en guerre

Création 2023-2024

Discours à l'Assemblée nationale constituante : 11 septembre 1848 (extrait) :
Le citoyen Ledru-Rollin : « (...) Quand un homme travaille, il s'anoblit ; vous sentez que, malgré le salaire que vous lui donnez et malgré son infériorité dans l'échelle de l'éducation, il est homme comme vous. Mais quant à celui qui tend la main pour recevoir l'aumône... Oh ! j'en suis convaincu, vous la lui donnez ! mais vous ne pensez pas, au fond de l'âme, qu'il est votre égal. (Si ! si ! agitation.) Non, vous ne pouvez pas le penser. (...) »

Mon projet d’écriture repose sur deux thèmes : le travail et les inventions techniques de nos sociétés modernes. Le travail, tel qu'il se conçoit de nos jours, n’a pas pour objectif d’émanciper les personnes : il est une obligation sociale et financière. Le travail concède à l’humain une dignité matérielle En échange de son intelligence ou de sa force et dans les deux cas de son temps,

Peut-il y avoir un autre sens à donner au travail ? Si tel est le cas, quel peut-il être ?

Certaines inventions techniques ont aidé l’humanité mais servent-elles toutes à l’émancipation, à la fraternité, à l’humilité et à la connaissance ? Le travail et les évolutions matérielles peuvent-ils permettre la création d’une société dépouillée de la corruption et de la rivalité entre les êtres humains ?

La recherche de réponses à ces questions constituera le socle à l'écriture de ce nouveau projet. Pour la dramaturgie, je souhaite emprunter certaines caractéristiques du théâtre absurde : le mélange du registre tragique et comique permet de mettre en avant l’étrangeté de l’action dramatique que je souhaite installer. Quand aux personnages, ils seront dépourvus de psychologie et définis comme des anti-héros. De cette manière, le spectateur ne s’attache pas aux sentiments du personnage mais plutôt à l’action qu’il est en train de faire. Le texte s’inspirera également du théâtre symboliste par le biais d’un langage lyrique qui mettra en lumière la discontinuité entre le réel et l’irréel, entre le matériel et le spirituel. A cela, je souhaite greffer un personnage de clown. Selon moi, le clown s’oppose à l’humain dans le sens où il constitue son reflet. Le clown révèle le ridicule de l’être humain et prolonge la poésie mise en place par la parole lyrique. L’histoire débutera par le meurtre d’une jeune femme. Elle vient d’annoncer à son village que malgré le fait qu’elle est atteint l’âge de travailler, elle refuse de se soumettre à une telle injonction. Alors les villageois se jettent sur elle et la précipite dans un puits. Un seul homme ne participe pas au meurtre collectif : le vieux bûcheron démolisseur de machines. Par la suite, on retrouvera le vieux bûcheron avec un nez rouge en train de détruire la barrière qu’un humain tente de consolider. Métaphore d’une quête matérialiste absurde, cette barrière faite d’acier est le support de jeu des différents personnages qui vont interagir tout au long de l’histoire.

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